Total : abonné aux « grosses catastrophes » !

par jcn

Une fuite importante de gaz, à 4000 m sous le plancher marin, sur le champ d’Elgin exploité par Total en mer du Nord, à 240 km au large d’Aberdeen (Ecosse), a fait craindre le pire quelques jours. Une lueur d’espoir est apparue après l’annonce de  l’extinction naturelle d’une torchère qui faisait craindre une explosion sur la plateforme évacuée d’urgence.

Total a concédé néanmoins que cette fuite de gaz constituait son « plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans« , essuyant des critiques des autorités régionales et des associations écologique sur sa communication insuffisante, notamment de Greenpeace qui a décidé l’envoi depuis l’Allemagne d’un navire de recherches sur zone.

Il faut dire que l’explosion en 2010 de la  plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP dans le golfe du Mexique, et qui avait provoqué la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis, est restée dans les mémoires.

Les experts s’accordent cependant sur le fait que l’accident de Total ne devrait pas provoquer de dégâts comparables sur l’environnement.

La prudence doit rester de mise !

Il faut savoir quand matière de catastrophe Total ne fait pas dans la demi mesure ! Pour mémoire le naufrage en 1999 du pétrolier Erika, dont il était l’affréteur, avait souillé massivement les côtes bretonnes et vendéennes. Total attend par ailleurs le verdict en septembre de la cour d’appel de Toulouse sur l’explosion de l’usine chimique AZF en 2001, dont les causes sont toujours débattues, qui avait fait 31 morts et des centaines de blessés, la plus grande catastrophe industrielle en France depuis 1945.

Il faudra du temps !

On ignore encore combien de temps il faudra à Total pour colmater la fuite de gaz. Selon les experts la première option, qui pourrait prendre quelques semaines, consisterait à boucher directement le puits par l’injection de boues lourdes. La seconde nécessiterait jusqu’à six mois de travaux, et davantage de moyens, pour creuser deux puits de dérivation afin de soulager la pression du gaz et rendre ensuite possible l’injection des boues pour sceller le puits.

Quand on a les moyens !

En matières de finances Moody’s a évalué l’impact en termes de perte de production à près de 1,5 million de dollars par jour, soit 550 millions de dollars sur une année. De son côté Fitch a estimé l’éventuel abandon définitif de l’exploitation du gisement d’Elgin (dont Total possède 46%) à 5,7 milliards d’euros : 2,6 milliards + 3,1 milliards pour dédommager éventuellement ses partenaires. A mettre en relation avec les 17 milliards de dollars de bénéfice opérationnel dégagés par Total en 2011 !

Crédit photo – Total

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