De Nagoya… à Cancun : de la biodiversité au climat

par jcn

La Conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique se tiendra du 29 novembre au 10 décembre 2010 à Cancun au Mexique. Son objectif est toujours de limiter à 2° Celsius la hausse moyenne de la température de la planète.

Des conséquences climatiques inquiétantes !

D’après les Nations unies, les objectifs actuels en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’empêcheront pas une hausse de la température mondiale supérieure à 2° Celsius. Cette hausse de 2° est considérée par certains experts comme le seuil au-delà duquel se produiront d’importants désordres climatiques : sécheresses extrêmes, inondations, hausse du niveau des mers…

Responsable désigné du réchauffement climatique, le gaz carbonique. Au fil du temps il s’est affirmé comme une préoccupation majeure, sinon comme un ennemi public numéro un.

La prise de conscience des Nations.

Le Protocole de Kyoto, programme international de lutte contre le changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a été négocié et ratifié en 1997 par 175 pays.  Ces derniers se sont engagés pour atteindre en 2012 un objectif de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, d’environ 5 % par rapport aux émissions répertoriées en 1990. Les engagements de Kyoto prennent fin début 2013.

L’égoïsme des Nations.

Lors du Sommet de Copenhague qui s’est déroulé en décembre 2009 dans la capitale danoise un nouvel accord international devait prendre la succession de Kyoto. Mais le Sommet s’est achevé sur un échec, aboutissant à un accord à minima juridiquement non contraignant : il ne prolongera pas le Protocole de Kyoto.

Les Etats industrialisés, les pays en voie de développement et les pays émergents ne se sont pas accordés sur les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre à mettre en oeuvre au sein de leur pays avec des objectifs à court, moyen et long terme.

L’échec de Copenhague est imputable à l’égoïsme des Etats ne considérant que leur intérêt national…blocage de certains pays ayant des intérêts financiers dans les énergies fossiles, faiblesse de l’engagement des Etats-Unis, refus de transparence de la part de la Chine, inefficacité de l’institution onusienne, manque de leadership de l’Union Européenne…

Qu’attendre du Sommet de Cancun ?

Après l’échec du Sommet de Copenhague les espoirs se sont portés sur les négociations programmées à Cancun en 2010, en sachant que même si celle-ci devait aboutir à un accord, il sera trop tard compte tenu du temps nécessaire à l’obtention des ratifications, pour à la mise en vigueur de l’accord avant l’expiration du Protocole de Kyoto fin 2012.

A Tianjin (Chine), au mois d’octobre dernier,  lors des négociations préliminaires dernière étape avant le grand Sommet les deux plus gros pollueurs de la planète, Etats-Unis et Chine (50% des émissions globales de gaz à effet de serre) se sont renvoyé la responsabilité de l’absence de réelle avancée dans les négociations, jetant une ombre sur le prochain rendez-vous de Cancun.

Il faut craindre également que la lutte contre le réchauffement climatique passe aujourd’hui au second plan, car elle s’inscrit sur le moyen et long terme, alors que la crise économique et financière actuelle qui est loin d’être maîtrisée, exige des réponses immédiates.

« Il est improbable que nous arrivions à un accord global et contraignant à Cancun », a dit M. Ban Ki-moon le secrétaire général de l’ONU lors d’une conférence de presse au Parlement Européen.

Le sommet de Cancun 2010 ne s’annonce donc pas de très bon augure et menace de se solder de la même manière que celui de Copenhague en décembre 2009.

Crédit photo Flickr / blackwarrior57 / Filou30 / freefotouk /

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