Dans un effort pour réduire la pollution et inciter au covoiturage, la France déploie des radars spécialement conçus pour détecter et verbaliser les automobilistes qui enfreignent les règles des voies réservées au covoiturage. Voici tout ce que vous devez savoir.
Des radars de covoiturage déployés progressivement
Les voies réservées au covoiturage ont été annoncées il y a quelques années et sont désormais en cours de déploiement dans les villes françaises les plus fréquentées telles que Lyon, Grenoble et Strasbourg. Prochainement, Rennes, Lille et Nantes adopteront également ces dispositifs dédiés aux automobiles transportant au moins deux personnes.
Jusqu’à présent, seuls les agents de police pouvaient sanctionner les contrevenants. Cependant, d’ici la fin de l’année, plusieurs dispositifs de contrôle seront installés sur les routes concernées pour vérifier le nombre d’occupants dans les véhicules. Selon le Ministère de la Transition Énergétique, environ dix sites seront équipés de ces radars spéciaux.
- À Grenoble, un accord a déjà été approuvé pour une installation sur un tronçon long de 8 km après la barrière de péage de Voreppe sur l’autoroute A48.
- À Lyon, deux radars devraient être mis en place en octobre ou novembre pour une mise en service probable d’ici la fin de l’année.
- À Rennes, les mesures de contrôle seront appliquées sur des voies d’urgence actuellement réservées aux transports publics dès novembre ou décembre.
Fonctionnement des radars de covoiturage
Afin d’aider les policiers à détecter les contrevenants, un dispositif développé par la société Pryntec a été choisi dans le cadre d’un contrat national. Ces nouveaux radars ont la capacité de compter le nombre de personnes présentes à bord d’un véhicule sans utiliser la reconnaissance faciale.
- Ils détectent les véhicules et leurs plaques d’immatriculation tout en comptant les individus présents sur les sièges avant et arrière.
- L’utilisation de caméras thermiques leur permet d’analyser les taux d’occupation des automobiles et de transmettre ces informations aux autorités compétentes.
- En cas d’infraction, le radar envoie l’information à un panneau lumineux pour inciter le conducteur à changer de voie.
Principales catégories de véhicules autorisés dans les voies de covoiturage
- Véhicules transportant au moins deux personnes, adultes ou enfants, quel que soit leur placement dans l’automobile (sièges avant ou arrière).
- Véhicules de transport en commun.
- Taxis, même sans passagers.
- Véhicules avec une vignette Crit’Air de zéro émission, indépendamment du nombre de personnes à bord.
Les véhicules de fret d’un poids supérieur à 3,5 tonnes ne sont pas autorisés à emprunter ces voies. Ces restrictions sont mises en place dans le cadre des politiques visant à réduire la pollution générée par les transports.
Sanctions encourues pour les infractions aux règles du covoiturage
Si vous êtes identifié comme contrevenant, les données seront transmises à un agent habilité qui vérifiera la validité de l’éventuelle infraction et pourra émettre une amende si nécessaire. Les automobilistes risquent alors une contravention de classe 4, soit 135 euros.
À noter que pendant une période initiale d’un mois environ, les forces de l’ordre privilégieront l’éducation et l’information auprès des usagers afin qu’ils s’habituent au dispositif avant de passer aux sanctions pécuniaires.
Le déploiement progressif des radars de covoiturage devrait permettre de réduire sensiblement les déplacements solitaires en voiture et favoriser ainsi un trafic plus fluide tout en limitant la pollution atmosphérique dans nos grandes villes françaises. Reste à voir à quel point cette initiative réussira à modifier les comportements des automobilistes sur le long terme.