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3 Comments
  1. 1

    Didier Barthès

    Bonjour,

    Le phénomène que vous décrivez est tout à fait intéressant et cette ruée vers le virtuel est bien une réalité. Je ne suis toutefois pas certain qu’il s’agisse d’une parade aux problèmes qui se posent globalement à l’Humanité et au monde.

    Tout d’abord parce que je crois que cela n’est pas pensé ni voulu. La technologie le permet, c’est séduisant, pratique, nous y allons (nous fuyons peut-être, oui) mais ce n’est pas un plan organisé, ni planifié.

    La seconde raison qui me fait douter du concept de parade est que ce monde virtuel ne se substitue en rien au monde réel. Il s’y ajoute ! Vous avez certes raison de rappeler que la consommation énergétique des serveurs informatique au niveau mondial reste marginale, mais cette consommation s’ajoute aux autres et ne la remplace pas.

    Quand on fait ses courses par internet, on n’empeche en rien ‘in fine’ le flux physique de se produire. L’Humanité n’a jamais consommé autant de bien matériels et d’énergie qu’à l’époque d’internet, non pas à cause d’internet mais parce qu’internet n’a en rien stoppé le reste de nos activités, de nos consommation. Nos voitures sont de plus en plus nombreuses de plus en plus lourdes et puissantes et notre équipement en matériels divers toujours plus conséquent.
    Quant à la surpopulation que vous évoquez très justement elle continue inéluctablement à menacer l’avenir et à effectuer son travail de sape envers la nature et toutes les espèces animales. A cela la « virtualisation ajoutée »(permettez moi cette invention) ne change rien.

    Ce que je dis est-il provisoire ? Je l’ingnore, peut etre que demain il y aura substituabilité partielle. Mais nous resterons toujours des êtres de chair ayant besoin de nourriture, d’abri et de chauffage. A 7 milliards et moins encore à 9 ou 12 cela ne passera pas, même si une bonne partie de ces milliards (c’est quand même loin d’être encore le cas et n’est sans doute pas généralisable) passaient leur temps dans un monde virtuel. Le corps sera toujours là avec ses exigences que le nombre rend intenable à la planète.
    J’ajoute à titre personnel, mais vous indiquez vous aussi que vous faites un constat et ne présentez pas là un souhait qu’en effet un monde trop virtuel est un monde dont je ne voudrais pas.
    Bien cordialement et vraiment bravo pour cette réflexion originale.

  2. 2

    ASTIER

    Bonjour Didier et merci pour ce commentaire.
    Nous sommes entièrement d’accord sur le constat : la surpopulation et le culte de la croissance nous mènent indubitablement à une impasse.
    En revanche, je ne vous suis pas lorsque vous dites que le monde virtuel ne se substitue pas au réel. Cette substitution, précisément, est en cours et va s’accélérer.
    Par exemple lorsque vous dites « Quand on fait ses courses par internet, on n’empeche en rien ‘in fine’ le flux physique de se produire », vous oubliez que ce flux est largement amoindri : si chacun va à l’hypermarché avec sa voiture pour faire ses courses (et c’est bien la situation actuelle), vous avez un déplacement aller et un retour par individu (ou famille). Si plusieurs familles font leurs courses par Internet, il n’y a aucun déplacement aller et la livraison est mutualisée (les livreurs ne viennent pas avec un camion ne contenant que LE DVD que vous avez commandé chez Amazon). Voyez-vous le gain en déplacements ? Et encore vous sous-entendez que l’objet de l’achat est matériel. Maintenant prenons un objet dématérialisé (un film en VOD au lieu d’un DVD) : où sont les placements physiques ? Il n’y en a pas, hormis le flux de données (marginal). Où est la production des disques DVD ? Il n’y en a pas non plus. Etc…
    Adoptons une vision globale et regardons le phénomène de dématérialisation dans son ensemble : il touche à TOUS les éléments de notre civilisation (images, sons, connaissances, échanges, …) et déporte désormais nos actes d’achat (e-commerce) nos lieux de loisirs (réseaux sociaux), nos services…
    Le gain écologique (déplacements, production) de cette mutation de notre civilisation est colossal. Encore une fois, je ne souhaite pas ce futur virtuel, mais il semble bien s’imposer à nous…

  3. 3

    Didier Barthès

    Bonjour Hervé,

    Tout d’abord je suis tout à fait conscient de votre démarche vous ne faites pas une apologie du phénomène de « virtualisation » mais le décrivez.
    Là où porte notre désaccord est donc sur la question de l’ajout ou de la substitution.

    Pour la question des déplacements, je persite à penser que le gain est minime car si en effet le transport par camion reste inférieur (en terme de consommation d’énergie) à celui de la somme des véhicules qu’il remplace (même si une partie se serait faite en transport en commun) il existe quand même une augmentation globale de la consommation puisque pendant ce temps le consommateur fait autre chose (c’est même un peu pour cela qu’il passe par internet) et cet autre chose à de bonne chance d’être consommateur de biens et de services.
    Le phénomène est donc indirect mais nous retrouvons là un des facteur moteur de la croissance économique : le gain de temps. En gagnant du temps nous faisons plus et finalement dégageons du temps pour plus de consommation et de production. C’est par ce mécanisme d’ailleurs que les PIB n’ont cessés de croître (période de conflit exceptées) tout au long du 20 ème siècle. Le caractère indirect du phénomène ne le rend pas moins réel.

    D’autre part, dans les exemples que vous citez, il faut bien voir que ces produits (les DVD, ou même plus virtuels encore, les films par cable ou internet n’existaient pas du temps ou internet n’existait pas (les cassettes et les premiesr CD existaient mais leur consommation étaient très inférieure).
    Aussi tandis que les gens achètent ces produits virtuels, ils ne diminuent en rien leur consommation des produits qu’ils achetaient avant (au contraire même, puisqu’ils doivent se procurer tous les outils de lectures, ordinateur, lecteur DVD). Ces nouveaux produits constituent donc bien un ajout et non une substitution. Le flux matériel de produits arrivant chez les particuliers comme le flux d’énergie dépensé ne diminue pas, ce que l’on devrait constater s’il y avait substitution.
    Une partie de la croissance va vers le virtuel mais le « non virtuel » ne connait pas de décroissance en ce sens, encore une fois, je vois là un plus et non une substitution.(sauf si l’on entend substitution à ce qui aurait pu dans cette croissance être matériel si le virtuel n’existait pas). Disons juste qu’il y a virtualisation d’une partie du surplus de croissance mais pas substitution du matériel par le virtuel.

    Bien amicalement
    Didier

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