Pollution de l’air : quel lien avec l’augmentation des allergies ?

Les allergies sont de plus en plus fréquentes. Souvent invisible, la pollution de l’air joue un rôle majeur dans cette hausse. En ville comme à la campagne, notre environnement change et notre système immunitaire en subit les conséquences. Mais pourquoi l’air que nous respirons est-il devenu un déclencheur si puissant d’allergies ? Éclairage.

L’allergie : qu’est-ce que c’est ?


Une allergie est une réaction excessive du système immunitaire à une substance étrangère, appelée allergène. Ces allergènes peuvent être naturels comme les pollens ou d’origine domestique comme les acariens. Chez les personnes allergiques, le corps considère ces éléments comme dangereux, alors qu’ils ne le sont pas pour la majorité.

Cette réaction entraîne une libération d’histamine, une molécule responsable des symptômes typiques : éternuements, démangeaisons, conjonctivites, voire asthme. Le phénomène est amplifié par la fréquence d’exposition à l’allergène. Plus on y est exposé, plus les crises peuvent s’aggraver. Les allergies peuvent apparaître à tout âge. De nos jours, elles touchent aussi bien les enfants que les adultes. L’augmentation des cas s’explique notamment par l’impact de la pollution de l’air qui fragilise nos voies respiratoires et renforce la sensibilité aux allergènes.

Pollution de l’air : quels polluants sont en cause ?

L’air que nous respirons contient un cocktail de polluants. Certains sont d’origine naturelle, mais la majorité provient des activités humaines : transports, industrie, chauffage, agriculture, etc. Parmi les polluants les plus nocifs, on retrouve :

  • les particules fines (PM10, PM2.5) ;
  • le dioxyde d’azote (NO₂) ;
  • L’ozone troposphérique (O₃) ;
  • les composés organiques volatils (COV).
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Ces substances irritent les voies respiratoires, affaiblissent les défenses immunitaires et favorisent les inflammations. Chez les personnes sensibles, elles rendent la muqueuse plus réactive aux allergènes. Ainsi, même un faible taux de pollen peut suffire à déclencher une crise allergique en présence de pollution.

Plus inquiétant encore, certains polluants modifient la structure même des allergènes, ce qui les rend plus agressifs et plus difficiles à éliminer naturellement par l’organisme.

Le duo pollution-pollen : une synergie redoutable ?

La pollution ne se contente pas d’aggraver les allergies. Elle agit en synergie avec les pollens pour amplifier leur effet. Lorsque les particules fines se déposent sur les grains de pollen, elles facilitent leur pénétration dans les bronches. Résultat : les crises allergiques sont plus intenses, plus fréquentes et plus longues.

Par ailleurs, les plantes réagissent elles aussi à la pollution. En ville, certaines espèces produisent plus de pollen qui est plus allergène. C’est ce qu’on appelle l’effet «stress» des plantes : agressées par leur environnement, elles libèrent davantage de substances pour se défendre. En période de forte pollution, la saison des allergies est donc plus difficile à vivre. Cela concerne surtout les habitants des grandes agglomérations, mais les zones rurales ne sont pas épargnées en raison des épandages agricoles et des pesticides présents dans l’air.

Allergies : quelles en sont les conséquences sur la santé ?

Les allergies ne sont pas de simples gênes passagères. À long terme, elles peuvent impacter la qualité de vie, le sommeil, la concentration, et même favoriser des maladies chroniques. Chez les enfants, elles perturbent souvent la scolarité. Chez les adultes, elles peuvent nuire à la productivité au travail. L’exposition répétée aux allergènes et aux polluants fragilise les voies respiratoires. Cela peut conduire à l’asthme, une maladie inflammatoire chronique de plus en plus fréquente. L’asthme allergique touche aujourd’hui près de 4 millions de personnes en France.

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De même, certaines études indiquent un lien entre pollution, allergies et autres pathologies : eczéma, rhinites chroniques, troubles ORL, voire troubles du développement chez l’enfant. La prévention devient donc un enjeu majeur de santé publique.

Comment limiter l’impact de la pollution sur les allergies ?

Même si l’air extérieur est difficile à contrôler individuellement, certaines habitudes peuvent réduire l’exposition et soulager les symptômes allergiques. Il suffit de suivre quelques conseils simples :

  • aérer son logement tôt le matin ou tard le soir, loin des pics de pollution ;
  • éviter les activités physiques en extérieur lors des alertes pollution ;
  • porter un masque anti-pollution lors des déplacements urbains ;
  • installer des filtres à air ou purificateurs d’air intérieur ;
  • se laver le nez avec du sérum physiologique pour éliminer les allergènes.

Adopter une bonne hygiène de vie (alimentation, sommeil, hydratation) permet aussi de renforcer les défenses naturelles du corps. Pour les personnes très sensibles, l’idéal est de consulter un allergologue pour identifier les allergènes précis et bénéficier d’un traitement adapté.

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