Le chauffage au bois, solution prisée par les Français pour sa rentabilité et son impact écologique, traverse une crise majeure. Les récentes annonces concernant les aides MaPrimeRénov’ mettent en péril toute une filière déjà fragilisée. Analyse d’une situation explosive.
Une baisse drastique des aides annoncée pour 2025
Après une réduction de 30 % des subventions en avril 2024, les aides pour le chauffage au bois pourraient subir une nouvelle chute de 50 % dès janvier 2025. Cette décision, motivée par des impératifs budgétaires, suscite une vive inquiétude parmi les professionnels du secteur. L’association Propellet, représentante des acteurs du granulé de bois, dénonce cette tendance : « Cela ruine la confiance de nos professionnels et de nos clients ».
Pour rappel, en 2024, le chauffage au bois représentait 27 % des aides MaPrimeRénov’. Avec jusqu’à 7 000 € de subventions disponibles selon les revenus, cette aide était un levier crucial pour les ménages souhaitant adopter une solution plus écologique et économique.
Pourquoi le chauffage au bois est-il sacrifié ?
Le gouvernement justifie cette décision par le besoin de préserver la biomasse pour des usages industriels et la construction. Selon le ministère de l’Écologie, il est impératif de prioriser les ressources en bois pour des secteurs moins substituables que le chauffage domestique. Un choix qui fait bondir les acteurs de la filière. « Le granulé de bois ne représente que 0,6 % du prélèvement forestier », rappelle Eric Vial de Propellet.
Mais ce n’est pas tout : certains soupçonnent une stratégie plus vaste visant à favoriser d’autres sources d’énergie. Les pompes à chaleur, par exemple, continuent de bénéficier d’un soutien massif. En parallèle, la filière nucléaire, essentielle pour EDF, pourrait profiter de cette électrification forcée au détriment des solutions alternatives comme le bois.
Des conséquences désastreuses pour les professionnels et les ménages
En 2023 déjà, le secteur avait subi une chute de 70 % des installations de poêles et chaudières à bois. Les nouvelles baisses d’aides risquent d’aggraver la situation. Pour les ménages, le bois reste pourtant l’une des énergies les plus abordables : à 9 centimes/kWh, il devance largement l’électricité (25 centimes) et le gaz (13 centimes). Sur le plan environnemental, ses émissions de CO2 sont bien inférieures à celles des énergies fossiles.
Les professionnels craignent un désintérêt croissant pour cette solution pourtant efficace et durable. Certains appellent à une mobilisation pour préserver l’égalité de traitement entre les énergies renouvelables.
Un avenir incertain pour le chauffage au bois
Avec des aides divisées par deux et des arguments gouvernementaux contestés, la filière du chauffage au bois est à un tournant. Si rien n’est fait, elle pourrait rapidement perdre sa place dans le paysage énergétique français. Pour les ménages, c’est le moment de se décider avant que ces subventions ne deviennent qu’un lointain souvenir.
Le chauffage au bois, solution écologique et économique, mérite mieux que d’être relégué au second plan. Une filière en souffrance, mais prête à se battre pour continuer à chauffer durablement les foyers français.