Le véganisme connaît une progression remarquable en France, comme le révèle la dernière étude menée conjointement par Deliveroo et Yougov en ce début d’année 2025. Cette analyse approfondie, publiée à l’occasion du Veganuary 2025, nous offre un éclairage précieux sur les mutations des habitudes alimentaires des Français et leur rapport à l’alimentation végétale.
Veganuary : une initiative pour inciter à tester le véganisme
Le Veganuary, initiative britannique créée en 2014 et importée en France en 2019, propose aux consommateurs de découvrir l’alimentation 100% végétale pendant le mois de janvier. Ce défi mensuel s’inscrit dans un mouvement plus large de transformation des habitudes alimentaires, déjà bien amorcé depuis plusieurs années. Si le Veganuary contribue à la visibilité et à l’accessibilité du véganisme, il ne représente qu’une facette d’un changement sociétal plus profond, reflétant une prise de conscience collective autour des enjeux environnementaux, éthiques et sanitaires. Cette initiative permet aux curieux d’expérimenter un mode de vie végétal de manière encadrée et temporaire, tout en bénéficiant de ressources, de conseils et du soutien d’une communauté engagée.
Un changement de perception
Le véganisme, autrefois perçu comme une pratique marginale, bénéficie aujourd’hui d’une meilleure acceptation grâce à la diffusion de l’information et à une sensibilisation accrue aux enjeux sociétaux. Selon l’étude de Deliveroo et YouGov, 29 % des Français se disent ouverts à l’idée de tester des alternatives végétales.
Les motivations principales sont variées : 48 % des sondés citent l’amélioration de la santé, 46 % mettent en avant la défense de la cause animale, et 40 % invoquent des raisons environnementales. Ces chiffres traduisent une prise de conscience collective face aux défis climatiques et éthiques.
Malgré cette ouverture croissante, certains stéréotypes persistent. Ainsi, 50 % des Français estiment que les vegans souffrent de carences nutritionnelles, tandis que 45 % les associent à un militantisme écologiste perçu comme extrême. Ces préjugés tendent toutefois à s’atténuer, portés par l’augmentation des initiatives visant à démocratiser ce mode de vie.
Une offre de plus en plus diversifiée
Entre 2022 et 2024, le marché des alternatives végétales en France a connu une croissance significative. Près de la moitié des Français se disent prêts à incorporer ces produits dans leur alimentation quotidienne, motivés par la curiosité ou l’envie de diversifier leurs repas. Cette évolution s’accompagne d’une modernisation de l’offre : alors qu’elle se limitait autrefois à des plats perçus comme édulcorés (salades, quinoa, légumes), elle inclut aujourd’hui une large gamme de produits élaborés, tels que les substituts de viande ou les versions véganes de plats traditionnels comme les lasagnes ou les sushis.
Cette diversité est facilitée par l’essor du numérique et des réseaux sociaux. Instagram et TikTok, par exemple, jouent un rôle décisif dans la popularisation du véganisme en diffusant des recettes attrayantes et accessibles. Parallèlement, les plateformes de livraison comme Deliveroo répondent à cette demande croissante : entre 2021 et 2024, l’offre de plats végétaliens a augmenté de 34 %, avec des villes comme Nantes (+84 %), Lyon (+34,7 %) et Paris (+33,2 %) en tête.
Un phénomène générationnel
Les jeunes générations, en particulier les 18-34 ans, constituent le fer de lance du véganisme en France. Entre 2023 et 2024, cette tranche d’âge a enregistré une progression de 48 % parmi les adeptes. Cet engagement est motivé par des raisons environnementales (39 %) et éthiques (35 %), mais aussi par un désir de soutenir des proches dans leur démarche. Parmi ceux qui ne sont pas encore vegans, 42 % se disent prêts à adopter une alimentation végétale pendant un mois, contre 37 % en 2022.
En revanche, l’adhésion au véganisme est moins prononcée chez les générations plus âgées : seuls 28 % des 45-54 ans envisagent de tenter l’expérience. Cette différence illustre le caractère générationnel du mouvement, porté par des jeunes convaincus que le véganisme représente une réponse concrète aux enjeux sociétaux.
Une transition sociétale en cours
Avec des perceptions qui évoluent, une offre alimentaire plus accessible et l’engagement des jeunes, le véganisme s’inscrit progressivement dans les habitudes alimentaires des Français. S’il reste encore du chemin à parcourir pour lever les derniers freins, les dynamiques observées témoignent d’une transformation profonde des modes de consommation. Ce mouvement, bien qu’encore inégalement réparti, reflète une prise de conscience collective et ouvre la voie à une alimentation plus durable.
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