« La biodiversité est la toile du vivant qui palpite sur notre planète », M.Sukhdev économiste indien.
Dans l’agitation ambiante les nouvelles en provenance du sommet de Nagoya sont rares vous l’aurez noté. Et pourtant l’avenir des jeunes générations entre autres, et la qualité de leur retraite si âprement débattue actuellement, sont aussi concernés par ce sommet.
Quelle planète allons nous leur laisser !
Nous savons tous qu’un développement économique parfois irraisonné au cours des dernières décennies a conduit à une dégradation de l’environnement et pour conséquences un recul de la biodiversité (espèces animales et végétales). Fait aggravant il est constaté qu’actuellement les changements dans l’environnement sont plus rapides qu’à aucune période de l’histoire de l’humanité et de ce fait tous les grands équilibres de la planète sont menacés.
Même si une prise de conscience sur ce sujet est intervenue récemment le constat actuel est alarmant « Aujourd’hui, on consomme la nature sans en payer le prix » nous rappelle Yann Laurans, économiste de l’environnement et chercheur (Dirige le bureau d’études Ecowhat, chercheur associé à l’Institut du développement durable et des relations internationales).
Les enjeux de le biodiversité sont énormes si l’on considère, comme l’estime les experts des Nations Unies, que entre 40% et 80% des ménages pauvres dans le monde dépendent directement des ressources biologiques … Les plus démunis sont donc les premières victimes de la disparition d’écosystèmes et de la diminution de la biodiversité.
Le chantier est immense …
La 10ème conférence de l’ONU sur la diversité biologique se tient du 18 au 29 octobre à Nagoya au Japon. Elle réunit les représentants des 193 pays signataires de la Convention sur la diversité biologique de l’ONU adoptée au Sommet de la Terre à Rio en 1992.
Elle a pour but de définir une nouvelle stratégie sur la biodiversité et d’adopter un nouveau plan stratégique à 10 ans qui prévoit la réalisation d’objectifs précis.
Les délégués vont plancher sur trois dossiers majeurs :
- fixer de nouvelles échéances pour parvenir à freiner la perte de biodiversité,
- trouver de nouvelles sources de financement pour aider les pays en développement à atteindre ce premier objectif,
- boucler la négociation sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages liés à leur exploitation.
La situation actuelle est préoccupante et depuis le début de la semaine les participants exhortent le monde à agir afin d’éviter « le point de non-retour », soit la disparition irréversible d’espèces et d’organismes vivants sur Terre.
« Nous sommes en train de détruire la vie sur Terre », a annoncé le directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Achim Steiner en inaugurant l’événement.
« Nous nous approchons du point de non-retour pour ce qui est de la biodiversité. Si nous ne prenons pas de mesures actives, il pourra être atteint d’ici dix ans », a pour sa part déclaré lundi Ryu Matsumoto, ministre japonais de l’Environnement intervenant lors la conférence.
Les délégués doivent reconnaître qu’ils ont échoué jusqu’à présent à enrayer le déclin de la biodiversité, objectif qu’ils s’étaient fixés en 2002. Dans le contexte actuel de crise mondiale, dirigeants politiques et représentants des milieux d’affaires parviendront-ils à s’entendre et s’unir à Nagoya pour éviter le point de non-retour et sauver la planète ?