Comment allons-nous nourrir la population en constante augmentation dans nos villes dans les prochaines années ? C’est sur cette question que se sont penchés les « UrbanFarmers » en cultivant des aliments biologiques sur le toît des usines et batîments. Ils ne se sont pas contentés de planter dans une jardinière un peu de persil et quelques tomates mais y pratiquent jusqu’à la pisciculture. Pour se lancer dans cette aventure nos fermiers urbains ont débuté sur le toît d’un dépôt de locomotives à Bâles en Suisse.
UrbanFarmers : Pas uniquement pour les «écolos-bobos»
Les faits : Même les citadins les plus récalcitrants face à la vague «ECO-BOBO» acceptent aujourd’hui avec intérêt de voir revenir les légumes en ville et apprécient d’avoir une traçabilité du produit. A voir les résultats annuels en augmentation des marchés bios, la tâche n’est pas complètement désespérée. Selon BioSuisse 2010, un total de 1,6 milliards de francs ont été générés avec des produits biologiques. Le citadin cherchent eux aussi des produits de proximité et n’ont pas peur de mettre les mains dans la terre en s’inscrivant dans les nouveaux jardins coopératifs communautaires, les services de livraison direct chez le producteur et autres terrasses sur le toît.
Aquaponic – Légumes bio et poisson sur le toît
Qu’est-ce qu’ont la truite et la salade en commun ? A priori pas grand-chose, et pourtant la combinaison des deux est tout à fait remarquable. C’est à l’université des sciences appliquées de Zürich (ZHAW) qu’a été élaboré le concept d’aquaponie et qui s’appuie sur des circuits fermés. Dans une piscine d’élevage, des poissons grandissent. Leurs excréments fertilisent les plantes dont les racines puisent les éléments nutritifs dans l’eau qui est ainsi nettoyée. L’on peut ensuite commercialiser du poisson ainsi que des légumes bio. Comme ces plantes ne sont pas dans le sol, l’aquaponie n’est donc pas dépendante d’un lieu spécifique.
C’est le 25 mai dernier que le projet a démarré sur le toît du Dreispitz Areal de Bâles avec 260m2 de serres. Les initiateurs de ce projet espèrent un rendement annuel de 0.8 tonnes de poissons et 5 tonnes de légumes. Le projet fût d’abord testé dans un vieux conteneur installé sous un viaduc ferroviaire à Zürich début 2011. Puis un containter similaire a été vendu dans la ville de Berlin dans le courant de l’année 2011. Ces jardins de métal produisent annuellement chacun 200kg de légumes et 60kg de poissons. Nos agriculteurs urbains sont d’ailleurs en recherche de nouveaux toîts pour y implanter leur jardin.
Maintenir l’équilibre et utiliser la chaleur résiduelle
L’idée est simple mais ne l’est pas tant que ça car un jardin dans un environnement artificiel est vulnérable, surtout si c’est pour cultiver sans produits chimiques. Tous les légumes ne sont pas adaptés à ce procédé. Les épinards et le Rucola par exemple sont parfaitement adaptés à ce genre de culture. C’est également le cas pour les poissons. La truite arc-en-ciel n’est réagit pas la même chose à la chaleur que le Tilapia. Malgré tout, les fermiers urbains cultivent des tomates, laitues, poivrons, etc pendant la saison chaude.
En plus de la sélection des espèces adaptées, le juste équilibre entre poissons et légumes est essentiel. Il faut suffisamment de plantes qui absorbent les nutriments présents dans l’eau et suffisamment de poissons pour fertiliser les plantes. L’Effort nécessaire pour maintenir l’installation est estimée à un quart d’heure par jour. Si le système est parfaitement équilibré, la demande en eau de l’aquaculture ponic n’est que de 10% de l’agriculture conventionnelle. Pour que le concept reste durable, il ne faut pas devoir utiliser d’énergie fossile pour chauffer les serres. Elles utilisent alors l’énergie résiduelle de l’immeuble.
Et vous, ils viennent d’où vos légumes ?
Plus d’infos: https://urbanfarmers.com/
Je n’étais pas du tout au courant de ce mix entre la pisciculture et la culture des légumes et je trouve que c’est à la fois original et intéressant. L’aquaponic fournit une solution facile de produire bio en ville et j’espère que le modèle continuera à s’exporter et à se faire connaitre. Chouette découverte !