Lutter contre les rats de manière écologique et efficace, c’est le pari un peu insolite que fait Marseille en renouvelant une méthode ancienne : utiliser des furets. Une idée qui semble séduire, entre tradition et innovation.
Une armée de furets face à une invasion de rongeurs
Avec plus d’1,5 million de rats, Marseille n’est pas en reste face à une invasion qui touche de nombreuses grandes villes. La solution ? Faire appel à des prédateurs naturels. Menée par l’éleveur Alexandre Raynal, cette technique consiste à envoyer des furets dans les galeries où se réfugient les rats. Le petit carnivore, habitué à ce type d’exercice, pousse les rongeurs hors de leurs terriers, les guidant directement dans des pièges.
Testée en décembre 2022, cette méthode avait déjà montré des résultats prometteurs, justifiant son retour en 2024. Elle cible principalement les parcs et jardins, lieux où la prolifération des rats perturbe le quotidien des habitants. L’objectif est clair : limiter l’usage de raticides chimiques et leurs effets secondaires, tout en maintenant des espaces publics plus sains.
Une méthode écologique, mais pas sans défis
Contrairement aux poisons, cette approche laisse peu de traces visibles, ce qui est un atout en milieu urbain. Mais elle n’est pas sans contraintes. Les furets, bien que redoutables pour les rats, nécessitent une gestion minutieuse. Températures modérées, sessions de travail courtes et surveillance constante font partie des impératifs pour garantir leur bien-être et leur efficacité.
En moyenne, un furet peut contribuer à capturer entre 50 et 80 rats par jour, selon les experts. Pour autant, la chasse seule ne suffit pas : elle doit être accompagnée de mesures de prévention, comme le ramassage régulier des déchets et le déploiement de poubelles hermétiques.
Entre tradition et modernité
Bien que surprenante, cette méthode a des racines anciennes. Déjà utilisée à l’Antiquité et reprise au XIXe siècle sur les bateaux, elle revient aujourd’hui comme une alternative innovante face à un problème urbain persistant. À Marseille, on espère qu’elle viendra compléter d’autres actions pour maintenir l’équilibre entre habitants et nature. D’autres villes, comme Toulouse ou Évry, ont également adopté cette approche avec succès.
L’initiative de Marseille s’inscrit dans une volonté plus large de concilier modernité et respect de l’écosystème urbain. Si les résultats attendus se confirment, cette méthode pourrait bien devenir une référence pour d’autres métropoles confrontées à des situations similaires. Une nouvelle preuve que les solutions d’hier peuvent parfois répondre aux défis d’aujourd’hui.