Rio + 20: Brittany Trilford a-t-elle été entendue ?

par jcn

Il y a vingt ans en 1992 c’est une jeune canadienne Severn Suzuki, alors âgée de 12 ans, qui avait fait une intervention remarquée avec des vérités dures à entendre lors du Sommet de la Terre à Rio.

Cette année c’est Brittany Trilford qui reprend le flambeau, une jeune Néo-zélandaise de Wellington et de 17 ans, vainqueur du concours « Date with history » organisé par Tcktcktck.

Elle s’est adressée remarquablement le mercredi 20 juin aux quelques 130 chefs d’Etat à l’ouverture de la nouvelle Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio + 20.

Et elle a terminé son discours par ces mots sans appel « I am here to fight for my future. That is why I’m here. I would like to end by asking you to consider why you’re here and what you can do. Are you here to save face? Or are you here to save us? »

A-t-elle été entendue ?

L’issue des débats laisse peu de doute, la face est sans doute sauvée mais notre Terre pas encore !

Le texte final négocié par la présidence brésilienne, fait état de  feuille de route pour fixer les objectifs du développement durable en 2015, de renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), d’accord sur la protection des océans, ou de l’accent mis sur la pauvreté et le social…

Mais pas d’avancée majeure sur les deux thèmes principaux du sommet, l’économie verte et la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement.

F. Hollande l’a reconnu « Ces résultats, aussi appréciables soient-ils, sont en dessous de nos responsabilités et de nos attentes » a-t-il souligné.

La vieille Europe, qui était jusqu’à présent un leader sur le chemin du développement durable, n’a pas réussi à se faire entendre face aux BRIC et autres émergents qui arrivent à imposer des accords tacites avec les Etats-Unis ou le Canada.

Ces pays ont en commun du pétrole et du gaz et veulent pouvoir continuer à exploiter leurs ressources naturelles sans que personne ne s’en mêle.

En outre, bien des leaders politiques donnant la priorité à la crise économique ont choisi de ne pas avancer. Les intérêts nationaux l’emportent au détriment de l’intérêt général, une fois de plus

Pendant ce temps le changement climatique s’est accéléré, les espèces disparaissent toujours en nombre et les ressources naturelles s’épuisent…

Jacques Chirac n’avait-il pas dit en 2002,  « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ».

Oui Brittany peut être déçue, nous aussi !

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